Tu te demandes quelle différence peut -il avoir entre la boulimie et l’hyperphagie ?

Des troubles du comportement alimentaire que l’on connait bien souvent de nom, mais sans réellement les connaître. Je ne te jette pas la pierre. Moi non plus, je ne les connaissais pas avant d’être boulimique vomitive.

Aujourd’hui, nous allons remédier à cela.

En effet, à travers ce nouvel article du blog, tu découvriras toutes les différences et les points communs entre ces deux TCA.

Après cette lecture, ils n’auront plus aucun secret pour toi.

Qu’est ce que la boulimie ?

Définition de la boulimie

Pour commencer un peu d’étymologie ^^.

Le terme boulimie vient des mots grecs « boul  » et  » limos » qui signifient « grande faim de taureau« .

Aujourd’hui, la boulimie appelée aussi boulimie mentale ou nerveuse n’est pas définit comme telle, mais comme des épisodes récurrents de crises de boulimie SUIVIES d’un comportement compensatoire.

Les crises de boulimie consiste en l’absorption incontrôlable d’une grande quantité de nourriture pendant un laps de temps limitée.

Selon la 5ème édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V), une personne souffre de boulimie lorsqu’elle a au minimum une crise par semaine sur une période de trois mois.

Il existe 5 types de comportement compensatoire :

  • Les vomissements
  • La prise de laxatifs
  • La prise de diurétiques
  • Le régime restrictif / le jeûne
  • La pratique excessive du sport

Ainsi, on distingue la boulimie purgatif (vomissements, prise de laxatifs et/ou de diurétiques) de la boulimie non purgatif (régime restrictif, jeûne et pratique excessive du sport).

Toutefois, dans le langage courant, on a plutôt tendance à différencier la boulimie vomitive (vomissement) de la boulimie non vomitive (prise de laxatifs et/ou de diurétiques, régime restrictif, jeûne et pratique excessive du sport).

Pour ma part, j’ utilise cette seconde distinction.

Les caractéristiques de la boulimie

Voici les 6 caractéristiques de ce trouble alimentaire :

  1. La nature des aliments : Au moment des crises, les personnes boulimiques avalent principalement des aliments gras et sucrés et qui demandent peu de préparation. Ce sont des aliments qu’ elles ne s’autorisent pas à manger en dehors des crises.
  2. La planification des crises : Les crises sont, en principe, organisées. Autrement dit, les personnes boulimiques les anticipent en achetant en avance la nourriture dont elle ont besoin.
  3. L’absence de satiété : Les personnes boulimiques ne savent pas reconnaître cette sensation corporelle. Dès lors, elles mangent jusqu’à ce que leur ventre soit sur le point d’exploser.
  4. La peur de grossir : Cette peur va conduire les personnes boulimiques à compenser leur excès (Voir plus haut: les différents types de comportement compensatoire).
  5. Le mode alimentaire déséquilibré : En dehors des crises, certaines personnes boulimiques se nourrissent avec des aliments peu caloriques. D’ autres sautent des repas ou bien mangent normalement voire excessivement lors des repas entourés de leurs proches, puis elle se font immédiatement vomir.
  6. L’état émotionnel : Parfois la crise de boulimie se déroule après une phase de restriction ou de privation (Cf. le mode alimentaire déséquilibré). Ainsi, les personnes boulimiques ressentent une sensation d’apaisement voire de réconfort lors des premières bouchées. Cependant ce ressenti est de courte durée. Il laisse vite place à la perte de contrôle et aux sentiments de honte et de culpabilité.

Pour mieux comprendre ces caractéristiques, voici une illustration concrète issue de mon ancienne vie de boulimique vomitive :

  • La nature des aliments : Quand j’étais boulimique et salariée, à chaque crise je mangeais les mêmes gâteaux au sésame dont je terrais la marque.
  • La planification : Mes crises de boulimie se déroulaient principalement le soir après le travail. Du coup, à chaque fin de journée, je faisais un détour au supermarché pour acheter ces fameux gâteaux.
  • L’absence de satiété : Il m’arrivait souvent de manger jusqu’à ressentir une crampe à l’estomac. Dès que je la ressentais, j’arrêtais de manger. Puis, je me réfugiais à la salle de bains repliée sur moi-même tellement j’avais mal au ventre.
  • La peur de grossir : C’était ma plus grande hantise. Je me pesais au moins deux fois par jour. L’idée de prendre du poids me rendait folle.
  • Le mode alimentaire déséquilibré : Je déjeunais très peu (phase de restriction). Tu te doutes bien que j’avais une faim de loup en fin de journée. C’est ainsi que débutait mes crises de boulimie. Les premières bouchées m’apportaient une brève sensation de soulagement et de plaisir. Puis, c’était l’orgie. Je tiens à te préciser qu’il m’arrivait aussi de faire des crises de boulimie sans avoir faim notamment le week-end.

Attention, la boulimie mentale doit impérativement être distinguer de la boulimie situationnelle, qui correspond aux moments où l’on va manger plus que d’habitude (exemple : à Noel ou au Nouvel an).

Elle doit aussi être distinguée du grignotage, qui correspond aux périodes où l’on mange entre les repas.

En résumé, si tu grignotes régulièrement et/ou manges beaucoup lors d’événements festifs, c’est qu’en principe, tu ne souffres pas de boulimie mentale ou nerveuse.

C’est quoi l’hyperphagie boulimique ?

L’hyperphagie boulimique est définit comme des épisodes récurrents de crises de boulimie NON SUIVIES d’un comportement compensatoire.

Le terme hyperphagie vient des mots grecs  » hyper  » et  » phago  » qui signifient respectivement supérieur et dévorer

Comme pour la boulimie mentale, selon le DSM-V, une personne souffre d’hyperphagie lorsqu’elle a au minimum une crise par semaine sur une période de trois mois.

On peut distinguer deux types d’hyperphagie boulimique :

  • L’ hyperphagie diurne : les crises de boulimie se déroulent pendant la journée
  • L’ hyperphagie nocturne : les crises de boulimie se déroulent le soir. Dans ce cas, l’envie irrépressible de manger se manifeste la nuit. La personne est réveillée par un besoin pressant d’avaler une grande quantité de nourriture. Elle pourra se recoucher qu’après avoir manger. L’hyperphagie nocturne est notamment due à une restriction alimentaire pendant la journée, qui va augmenter la sensation de faim pendant la nuit.

S’agissant des caractéristiques de l’hyperphagie, elles sont similaires à celles de la boulimie

Toutefois, une nuance est à apporter concernant la peur de grossir. Elle est plus prononcée chez les personnes souffrant de boulimie que celles souffrant d’hyperphagie boulimique.

Les 11 points communs entre la boulimie et l’hyperphagie

  1. La durée : Les crises de boulimie et d’hyperphagie se déroulent pendant un laps de temps similaire. Elle durent en principe moins de deux heures.
  2. Le sentiment de perte de contrôle : Tant les personnes hyperphagiques que boulimiques sont dans un état second lorsqu’elles font une crise. Elles ressentent une pulsion très fort qui les poussent à manger sans s’arrêter.
  3. La rapidité des aliments ingurgités : L’un comme l’autre les aliments sont avalés à une vitesse folle , plus vite que la normale.
  4. La quantité excessive des aliments ingurgités : L’un comme l’autre, une quantité anormale de nourriture est avalée pendant la crise.
  5. Le sentiment de culpabilité : C’est la sensation d’avoir commis une faute et qu’il faut en être puni.
  6. Le sentiment de honte : C’est le fait de se sentir indigne / illégitime et de penser qu’on ne mérite pas d’exister.
  7. La volonté de cacher le trouble du comportement alimentaire : Le sentiment de honte amène les boulimiques et les hyperphagiques à faire leurs crises à l’abri du regard des autres.
  8. Le manque d’estime de soi : C’est le fait de douter de soi-même surtout en ses compétences et de ne pas accepter sa propre personne tant ses qualités que ses défauts. Ce manque d’estime de soi amène les personnes boulimiques et hyperphagiques à ne pas apprécier leur corps. De plus, il favorise les manques de confiance en soi et d’affirmation de soi.
  9. L’absence de faim : Excepté les cas où la crise de boulimie succède à une phase de privation ou de restriction, les personnes boulimiques et hyperphagiques ont des crises alors qu’elles n’ont pas faim.
  10. L’absence de satiété : En perdant le contrôle face à la nourriture, les personnes boulimiques et hyperphagiques perdent la notion de plaisir gustatif. Ainsi, elles ne reconnaissent pas la sensation de satiété et de bien-être après une crise.
  11. Le poids n’est pas la priorité pour sortir de ces deux TCA : Que tu sois boulimique ou hyperphagique pour te débarrasser de ton trouble alimentaire, tu dois d’abord te concentrer sur l’arrêt de tes crises puis ton poids et pas l’inverse.

Différence entre boulimie et hyperphagie : Voici les 4 distinctions à connaître

Différence entre hyperphagie boulimique et boulimie mentale
Différence entre hyperphagie boulimique et boulimie mentale
  1. Le comportement compensatoire : Les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ne recourent pas à un comportement compensatoire. Elles prennent ainsi du poids. Les personnes souffrant de boulimie mentale ont, quant à elles, recours à ce type de comportement pour éliminer les calories ingurgités au moment des crises, par peur de grossir.
  2. Le poids : Les personnes hyperphagiques sont en fort surpoids ou en obésité tandis que les personnes boulimiques ont un poids normal.
  3. Les conséquences mentales et physiques * : Selon des études, il apparaît que les crises d’hyperphagie persistent moins longtemps que les crises de boulimie. Dès lors, leurs conséquences sur la vie personnelle et sociale sont moins élevées. D’après les chiffres, 90 % des personnes hyperphagiques auront dominé leur problème avant cinq ans. Ce qui est moins le cas pour les personnes boulimiques.
  4. Les causes : Les causes de la boulimie mentale sont multifactorielles. Autrement dit, elles dépendent d’un ou plusieurs facteurs : psychologie, socio-culturels, émotionnels etc. Bien entendu, ces causent ne se résument pas en deux phrases. Pour en savoir plus, je t’invite à lire mon article à ce sujet. Outre les régimes drastiques, les causes de l’hyperphagie boulimique sont notamment les suivants, selon le livre « Anorexie mentale, boulimie, hyperphagie » de Christine STAQUET :
  • Une hypoglycémie
  • Une hyperthyroïdie
  • Un dysfonctionnement de l’hypothalamus
  • Un diabète sucré ou une acidocétose diabétique,
  • Les changement hormonaux avant la menstruation susceptibles de déclencher une augmentation de l’appétit
  • Un manque d’estime de soi, de l’anxiété ou une dépression
  • La prise de certains médicaments (corticoïdes, neuroleptiques, antidépresseurs, tricycliques …)

* Source  » Faire face à la boulimie  » A.Perroud, Ed. Retz 2006.

Pour résumer, voici un tableau récapitulatif des points communs et des différences entre la boulimie et l’hyperphagie.

Points communs / différences Boulimie Hyperphagie
Durée des crises Courte Courte
Sentiment de perte de contrôle Oui Oui
Rapidité des aliments avalés Oui Oui
Quantité excessive des aliments avalés Oui Oui
Sentiment de culpabilité Oui Oui
Volonté de cacher le trouble du
comportement alimentaire
Oui Oui
Manque d’estime de soi Oui Oui
Absence de faim Oui Oui
Absence de satiété Oui Oui
Maigrir n’est pas la priorité pour s’en sortir
(il faut d’abord cesser les crises et reprendre un mode
alimentaire normal)
Oui Oui
Poids Normal Surpoids ou obésité
Comportement compensatoire Oui Non
Tableau récapitulatif point commun / différence hyperphagie boulimie

Comment guérir de l’hyperphagie boulimique et de la boulimie ?

Ces TCA nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire.

En d’autres termes, un suivi nutritionnel, somatique et psychologique par des spécialistes du trouble du comportement alimentaire est recommandé.

S’agissant du suivi psychologique, il existe plusieurs thérapies possibles comme la thérapie comportementale et cognitive, la thérapie interpersonnelle, les groupes d’entraide etc.

Pour aller plus loin, tu peux jeter un coup d’œil à mon article : un traitement naturel contre la boulimie: ça existe ?

Si tu souffres de boulimie, je t’invite à télécharger ton ebook offert en cliquant sur le lien ci-dessous :

A très vite pour un prochain article 🙂

Aïdi